L’œil du bien
Quarante ans après la sortie d’Égypte, Israël s’apprête à entrer en Terre de Canaan. Balaq, Roi de Moav, recherche un moyen autre que militaire pour s’attaquer à Israël. Aucune arme n’étant plus terrible que la parole, il demande à Bil’am le devin de maudire Israël. Depuis les hauteurs de Moav, Bil’am observe le peuple afin d’y trouver un défaut ; la faille par laquelle s’introduiront ses paroles destructrices. Cependant l’Éternel l’en empêche et le contraint à prononcer des éloges du peuple d’Israël.
La Tora quitte ensuite le pays de Moav et revient dans le campement d’Israël. Qu’en est-il de ce magnifique peuple décrit par Bil’am ? Un bien triste spectacle nous est offert. Le peuple se livre à la débauche avec les filles de Moav puis est entraîné à pratiquer le culte de Ba’al Pé’or. Un fléau se propage alors. Seul le prêtre Pinhas, agissant avec zèle, met fin à l’épidémie. Cet épisode s’oppose de manière flagrante aux oracles de Bil’am !
Bil’am connaît les faiblesses d’Israël puisque c’est lui qui incite les filles de Moav et de Midyan à se prostituer. Il perçoit donc le mal en Israël. Pourquoi est-il alors empêcher de dire ce qu’il voit ?
La Tora décrit toujours le peuple d’Israël sans complaisance. L’image est parfois peu glorieuse, mais le but des critiques est constructif. L’intention de Bil’am est contraire. Dans l’Univers rien n’est parfait, Bil’am ne retient que le mal.
Tout jugement étranger n’est pourtant pas malveillant. Les critiques de Yitro, prêtre de Midyan, permettent ainsi d’établir le mode de juridiction de la Tora. Moïse compare même Yitro aux yeux du peuple d’Israël (Nombres 10, 31)). Le regard extérieur présente un point de vue différent et instructif s’il est bien dirigé. Quant à l’œil de Bil’am, son champ de vision est délibérément étroit. Il s’arrête sur les détails imparfaits. Nos sages enseignent que les disciples de Bil’am se caractérisent entre autres par leur “mauvais œil”, ceux d’Abraham par leur “bon œil” (Avot 5, 19). Un seul exemple : Abraham tente de trouver un quelques justes dans les villes de Sodom et Gomorrhe pour les sauver tout entières. Tel est l’œil qui recherche le bien. Bil’am au contraire fixe de son regard le peu de mal qui se trouve dans toute chose et s’efforce de l’étendre. La part de vérité qu’il énonce est un venin meurtrier.
Formellement, les merveilleux oracles de Bil’am s’opposent au comportement dévoyé du peuple. Ils établissent en fait une perspective à l’histoire d’Israël et de l’humanité. C’est à nous de réaliser ses prophéties. Elles font naître l’espoir que le bien est toujours possible. A nous d’ouvrir l’œil pour le contempler.
La Tora quitte ensuite le pays de Moav et revient dans le campement d’Israël. Qu’en est-il de ce magnifique peuple décrit par Bil’am ? Un bien triste spectacle nous est offert. Le peuple se livre à la débauche avec les filles de Moav puis est entraîné à pratiquer le culte de Ba’al Pé’or. Un fléau se propage alors. Seul le prêtre Pinhas, agissant avec zèle, met fin à l’épidémie. Cet épisode s’oppose de manière flagrante aux oracles de Bil’am !
Bil’am connaît les faiblesses d’Israël puisque c’est lui qui incite les filles de Moav et de Midyan à se prostituer. Il perçoit donc le mal en Israël. Pourquoi est-il alors empêcher de dire ce qu’il voit ?
La Tora décrit toujours le peuple d’Israël sans complaisance. L’image est parfois peu glorieuse, mais le but des critiques est constructif. L’intention de Bil’am est contraire. Dans l’Univers rien n’est parfait, Bil’am ne retient que le mal.
Tout jugement étranger n’est pourtant pas malveillant. Les critiques de Yitro, prêtre de Midyan, permettent ainsi d’établir le mode de juridiction de la Tora. Moïse compare même Yitro aux yeux du peuple d’Israël (Nombres 10, 31)). Le regard extérieur présente un point de vue différent et instructif s’il est bien dirigé. Quant à l’œil de Bil’am, son champ de vision est délibérément étroit. Il s’arrête sur les détails imparfaits. Nos sages enseignent que les disciples de Bil’am se caractérisent entre autres par leur “mauvais œil”, ceux d’Abraham par leur “bon œil” (Avot 5, 19). Un seul exemple : Abraham tente de trouver un quelques justes dans les villes de Sodom et Gomorrhe pour les sauver tout entières. Tel est l’œil qui recherche le bien. Bil’am au contraire fixe de son regard le peu de mal qui se trouve dans toute chose et s’efforce de l’étendre. La part de vérité qu’il énonce est un venin meurtrier.
Formellement, les merveilleux oracles de Bil’am s’opposent au comportement dévoyé du peuple. Ils établissent en fait une perspective à l’histoire d’Israël et de l’humanité. C’est à nous de réaliser ses prophéties. Elles font naître l’espoir que le bien est toujours possible. A nous d’ouvrir l’œil pour le contempler.
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