Les offrandes aux pauvres
Au premier jour de la moisson, les enfants d'Israël apportent une mesure d'un 'omer d'orge au prêtre. Sept semaines plus tard, ils offrent deux pains de froment pendant la fête des shavou'ot (semaines). Le paragraphe traitant de ces lois dans le Lévitique se conclue par le verset suivant (23, 22) :
"Et quand vous ferez la moisson de votre pays, tu laisseras la tienne inachevée au bout de ton champ, et tu ne ramasseras pas les glanes de ta moisson. Au pauvre et à l'étranger tu les abandonneras. Je suis l'Eternel votre D.."
Cette loi a déjà été enseignée (19, 9). Et bien qu'elle soit liée à la moisson, elle sort du cadre de ce chapitre traitant des fêtes. Le Talmud déduit alors :
"Rabbi Abdimi, fils de Rabbi Yossé dit : (...) quiconque donne au pauvre la glanure, l'épi oublié et le coin du champ, comme il convient, est considéré comme s'il avait construit le temple et qu'il y avait offert ses sacrifices."
Cette comparaison élève le don aux pauvres au niveau d'un service divin. Elle éclaire également le sens des offrandes à D. et en particulier celles du début et de la fin de la moisson.Le 'omer d'orge et les deux pains, avec lequel le prêtre effectue un balancement, ne constituent pas des cadeaux offerts au prêtre dans le but qu'il "bénisse" la moisson. Donner un peu pour recevoir beaucoup est une conception des sacrifices semblables à celle de l'idolâtrie. De la même manière, des coutumes païennes consistaient à laisser sur pied une partie du champ et à ne pas ramasser les épis tombés au sol. Cette partie non utilisée de la récolte était laissée aux esprits pour les apaiser et ainsi profiter du reste. La Tora précise alors :
"Au pauvre et à l'étranger tu les abandonneras. Je suis l'E-ternel votre D.."
En offrant une partie de la récolte à Dieu le peuple d'Israël exprime l'idée que toute sa récolte lui vient de D.. Elle ne lui revient qu'à la condition qu'il assume le devoir que cela lui impose : partager avec ceux qui n'ont rien.
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